
mixologie
La plateforme d’une ville

Régis CHATELLIER - Chargé d’études prospectives CNIL
La nouvelle croyance tonne que la ville et l’immeuble seront des flux de données et de connexions et que tout sera pour le mieux. Régis Chatellier rappelle que le logement est un espace intime et que le promoteur immobilier a l’obligation de neutraliser celui-ci et les parties communes du bâtiment de toutes immixtions numériques afin de protéger la vie privée des occupants. Son anecdote remonte au village où tout le monde connaissait faits et gestes de chacun alors que la grande ville permettait à l’individu un anonymat total, en symbole de liberté. Régis Chatellier recommande pour la ville participative et contributive, chère aux acteurs de l’immobilier, le respect du caractère personnel des données.
Les premiers objectifs de l’Impact Real Estate facilement réalisables

Pour atteindre ceux-ci, Julie Ducher-SOLIDEO- préfigure des étapes et les conditions à tenir. Acculturer – S’engager – Expérimenter.
Acculturer …
…à une autre façon de faire et de penser Avant de déclarer en externe qu’on innove, besoin de régler l’interne sur la même longueur d’onde ! Ne pensez pas que tout le monde à cette sensibilité à l’innovation. Dans le top 3 des partenaires avec lesquels innover figurent les acteurs publics (cf. H-S Innovation Immobilier /baromètre Business Immo) > il y a du boulot ! Comment ?
- incarnation > avoir quelqu’un en interne qui ouvre les chakras, qui agite, qui titille
- veille > se doter d’outils (presse type Les Echos/BI/etc., newsletter type Sifted, curation type Scoop It ou Google Alert…) et/ou se faire accompagner (Paris&Co, Impulse Partners…)
- prise de hauteur > sortir de son cadre pro stricto sensu, déconnecter, car c’est dans ces moments où on se détache voire on s’isole qu’on a les meilleures idées (cf. Bill Gates et cie > conseil lecture de cet été : “La 25e heure”)
Et concrètement ? Dans la construction de la stratégie d’innovation, intégrer un volet “acculturation” avec une feuille de route annuelle quantifiée et mesurable : X visites immersives (lieux disruptifs, musées…), X session pitch start-up/nouveaux acteurs, revue de presse hebdo #innovation
S’engager
Une fois acculturation lancée, on est prêt à réellement s’engager. Comment ? Faire de l’immobilier à impact, c’est laisser une trace, un héritage, matériel ou immatériel (environnement, carbone, biodiversité, accessibilité…). A chacun de s’emparer de ces sujets pour les décliner en actes Et concrètement ? Décliner ses engagements par thématique à travers un manifeste coconstruit en interne puis rendu public. Exemple 1: Sur le thème de l’impact carbone (immatériel) > Je m’engage à réaliser de façon systématique un diagnostic matériaux/gisements en vue d’un réemploi in/ex-situ préalable à chaque opération. => Favoriser l’économie circulaire Exemple 2 : Sur les usages/la programmation (matériel) > Je m’engage à réaliser une enquête de terrain/sondage sur le territoire concerné par mon projet pour comprendre le tissu local et appréhender les attentes des publics. => Développer des programmes espérés et voulus, attention au “vivre ensemble” à tout prix (on n’est pas là pour se faire plaisir !).
Expérimenter
L’expérimentation arrive en tête des réponses à la question “Que privilégier pour favoriser l’innovation?” (cf. H-S Innovation Immobilier /baromètre Business Immo). Comment ? Demande un peu de force mentale (et de conviction) : -Accepter qu’il n’y a pas 1 seule (bonne) réponse à apporter, mais plusieurs, à plusieurs voix, pour répondre à la diversité des populations et des usages. -Décloisonner, faire avec d’autres (hier concurrents, aujourd’hui partenaires). Et concrètement ? Laisser un blanc dans la programmation pour tester, oser prendre le risque d’un nouvel usage solidaire > accepter de bousculer un peu les business model classiques. En termes d’objectifs mesurables : sur toutes les opés ou bien sur 1 opé sur 3 par exemple. Exemple 1 : Qu’est-ce qui performe aujourd’hui ? Réponse 1 sans risque : le coworking (on répond à une demande “de masse”, avec des modèles économiques dont on commence à connaître les mécaniques…). Réponse 2 un peu plus culottée : le coworking solidaire (quid de ces populations de chômeurs en train de créer leur activité, mais dont les ressources sont trop faibles pour leur permettre d’accéder à un bureau) > “Mon premier bureau” =>Aller chercher la proposition qui fait sens et société pour faire la ville inclusive. Exemple 2 : On sent qu’il y a un potentiel (bâti remarquable, territoire qui s’apprête à muter…), mais on n’a pas la réponse à apporter aujourd’hui > “L’Orfèvrerie” développée par Quartus sur les anciennes usines Cristofle à St Denis. Certains locaux encore vides, d’autres occupés par les artistes du collectif Re-Store. Pas de réponse programmatique ferme et pérenne à ce jour donc se laisse le temps d’expérimenter via un urbanisme transitoire qui va se prolonger. =>Laisser le temps jouer son rôle pour favoriser la ville productive.

Julie Ducher-SOLIDEO
Purple rebel queen
#1 Agitation et Décryptage d’Olivier Monat – extraits du conducteur Une comète aux cheveux mauves traverse l’actualité. Elle gagne avec la sélection des USA la coupe du monde de football féminin 2019 dont les matches en passant rassemblent entre 5 à 10 millions de téléspectateurs. Pas de stars sur les pelouses, mais une grande gueule et aussi une grande joueuse dont le discours d’après victoire est à analyser et à transposer dans le quotidien de l’entreprise.
- Elle dit, j’aime mon pays et je suis profondément américaine. Mais elle pose un genou à terre pendant l’hymne américain en signe de contestation de la politique du gouvernement des USA. Je traduis, en langage managérial, je peux aimer mon métier et même ma boîte et aussi être rebelle tout en étant performante -puisqu’elle est championne du monde. Plus encore, les convictions personnelles ne sont plus d’ordre privé et peuvent s’exprimer sur son lieu de travail.
- Elle dit, on a des tatouages, des cheveux roses ou mauves, des dreadlocks, certaines sont hétéros « straight girls » ou gay girls. Il y a des blanches, des noires et plus entre tout ça. Je traduis, en franc-parler corporate, la mixité, la diversité et les minorités sont à remarquer et peuvent constituer une force et une ambition collectives.
- Elle ajoute, je suis fière d’être la cocapitaine de cette équipe de filles formidables. Je transpose dans la langue des managers, si je suis une rebelle, je suis aussi une leader reconnue et je n’oublie pas d’associer au succès chacune et chacun de l’équipe.
- Elle dit toujours, nous sportives de haut niveau et championnes du monde, nous ne sommes pas obligées de nous cantonner à notre rôle d’athlète. Nous avons aussi la légitimité ou le devoir de nous engager dans le débat social et dans la Société. Je décrypte et je ramène encore à l’entreprise, la frontière n’existe plus entre le collaborateur et le citoyen et entre la collaboratrice et la citoyenne. L’entreprise devient alors un espace sociétal (conceptuel et spatial).
- Megan Rapinoe conclut souvent ses interviews et ses discours par « il est temps de se rassembler. Nous devons aimer plus, haïr moins. C’est notre responsabilité de rendre ce monde meilleur. » On n’est pas loin d’un discours de politique générale.
Autre signal que nous envoie cette coupe du monde de football féminin comme une perception d’opportunité Des enfants dans les stades en fête … de famille. Beaucoup de petites filles et de petits garçons ont compris que celles-ci peuvent aussi faire du foot. Désormais, ils pourraient vouloir jouer ensemble à l’école ou dans les petites sections des clubs. En faisant équipe, elles et ils écarteraient dès le plus jeune âge les stéréotypes qui creusent l’inégalité filles/garçons et ensuite femmes/hommes. Ce « jouer ensemble » peut-il être annonciateur d’une nouvelle relation qui tendrait à l’égalité entre les femmes et les hommes. Je ne sais pas, mais je voulais vous faire partager un exemple de ce que j’appelle l’éveil à la Société par l’observation continue et la détection d’indices qui pourraient révéler une forme de transformation.
Le V iconique
A l’Atelier Waouh Mixologie, les adhérents du Club Innovation & Immobilier et les intervenants se sont essayés au V iconique de Megan Rapinoe, symbole de l’esprit libre et engagé.

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