« L’innovation ? C’est un état d’esprit ! »

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« L’innovation ? C’est un état d’esprit ! »

Tapez « innovation » sur Google et vous obtiendrez 376 millions de résultats. Tapez « immobilier » et ce chiffre chute à près de la moitié. Innovation est l’expression à la mode, tout comme « uberisation », son pendant anxiogène. Assistons-nous à un effet de mode ? Nous raccrochons-nous à une bouée pour sauver nos business ? Ou regardons-nous – sans réagir – cette véritable lame de fond qui va tout emporter sur son passage ? Et si l’innovation devenait un état permanent et durable ? Alors, j’innove, tu innoves, nous innovons… dans l’immobilier. Chiche ?

L’innovation : le plus vieux concept du monde

Submergés que nous sommes de nouveaux outils, d’applications aussi nombreuses qu’inutiles, d’écrans que nous scrutons en marchant dans la rue, nous nous précipitons comme un seul homme à l’évocation de l’innovation, notamment quand celle-ci s’invite dans notre sphère professionnelle.

Les professionnels du marketing ont vite adopté ce mot magique et ont, à coup sûr, réussi le conditionnement pavlovien des masses laborieuses. Une annonce d’un nouveau modèle d’iPhone et la planète médiatique vibre au point de propulser des millions de personnes à travers le monde qui vont passer la nuit devant un Apple Store dans l’attente d’obtenir un nouveau modèle pour remplacer celui acquis moins d’un an plus tôt. Pour autant, l’innovation ne date pas de l’arrivée de Steve Jobs sur terre, même s’il faut reconnaître en lui l’un des grands entrepreneurs visionnaires de son temps. L’innovation existe depuis que l’Homme existe. Entre 3 500 et 3 000 ans avant J.-C, les Sumériens ont eu l’idée de fabriquer des rondins de bois percés en leur centre par un trou afin d’en équiper leurs chariots : la roue était née.

Des cycles de plus en plus courts

Dès lors, peut-on opposer l’innovation, qui a permis la création de la roue, avec celle des Smartphones, qui ne devraient pas survivre à ce siècle ? Ce serait aller un peu vite en besogne. N’en déplaisent aux tenants de la vieille économie, l’arrivée des nouvelles technologies accélère le temps de l’innovation. Et nous touchons là au fond du problème. L’Homme est-il prêt à encaisser cette accélération ? Les entreprises sont-elles armées pour s’adapter à modifier constamment leurs modèles économiques ? La réponse s’impose à nous tous : il faut changer de paradigme. Nous devons savoir tourner la page, sans nostalgie, de la vision du monde qui était la nôtre jusqu’à ce jour. Sous forme de boutade, nous pourrions dire qu’il est temps de nous apercevoir que nous sommes entrés dans le XXIe siècle… depuis 15 ans déjà.

Comme c’est souvent le cas, l’histoire s’est accélérée grâce à un fait de société. Au début de l’été 2015, les taxis menèrent des actions violentes contres les chauffeurs de voitures de tourisme avec chauffeurs (VTC) principalement employés par Uber. Cette dernière a conquis très rapidement une part de marché significative en lançant une application via Smartphones qui permettait la mise en relation entre l’utilisateur et son chauffeur. Seulement voilà, pour être un chauffeur Uber, pas besoin de licence de taxi, pas besoin de numéro de siret, pas besoin de cotiser à une caisse de retraite… De fait, les taxis ont dénoncé une concurrence déloyale. Ce n’est donc pas l’application via Smartphone qui était en cause, mais le vide juridique qu’avait judicieusement exploité la société californienne.

Pour conclure sur les rapports entre les taxis et les VTC, alors que deux populations de chauffeurs s’affrontaient sur le périphérique parisien en s’opposant sur leurs modèles économiques respectifs, Google et Apple testaient sur les routes californiennes leurs voitures… sans chauffeur.

L’Histoire est en marche et l’uberisation des esprits avec.

Pour la petite histoire, c’est Maurice Lévy, PDG de Publicis, qui le premier a vulgarisé cette terminologie dans le Financial Times en décembre 2014 : « Tout le monde commence à craindre de se faire uberiser. C’est l’idée qu’on se réveille soudainement en découvrant que son activité historique a disparu… Les clients n’ont jamais été aussi désorientés ou inquiets au sujet de leur marque et de leur modèle économique », avait alors déclaré le patron du géant mondial du marketing et de la communication.

Et l’immobilier dans tout ça ?

Quoi de plus anxiogène que de se dire que l’on va se réveiller un matin « en découvrant que son activité historique a disparu… » ? C’est, de mon point de vue, mal connaître les acteurs de l’industrie immobilière. Voilà un secteur professionnel qui a traversé de nombreuses crises. Qu’il a parfois provoqué, comme celle des années 90. Ou qu’il a dû subir, comme celle de 2008. Force est de constater que non seulement cette industrie est toujours vivace, mais qu’elle s’est renforcée. Comment ? Mais en innovant !

N’était-ce pas de l’innovation, il y a plus de 50 ans, que d’avoir inventé les SCPI ? N’était-ce pas de l’innovation, il y a plus de 30 ans, que d’avoir œuvré pour financiariser l’immobilier ? N’était-ce pas de l’innovation, il y a plus de 10 ans, que d’avoir créé le statut des Sociétés d’investissement immobilier cotées (SIIC) ? N’était-ce de l’innovation, il y a plus de 8 ans, que de s’être attelé au sujet du développement durable en y associant l’immobilier ?

Certes, les sceptiques rétorqueront que c’est du passé et que maintenant, l’heure est à l’innovation technologique et à la remise en cause des modèles économiques. Qu’à cela ne tienne, même si en passant, admettons que la technologie est à l’innovation ce que l’argent est au bonheur : elle ne fait pas l’innovation, mais elle y contribue. Cela revient à dire que sans projet, sans contenu, sans valeur, sans service, une innovation est vouée à l’échec.

Revenons à l’industrie l’immobilière. Celle-ci réagit. Les exemples ne manquent pas : des foncières ou des promoteurs qui ont compris tout l’intérêt d’héberger des start-up. Ces mêmes acteurs qui repensent leurs immeubles et en imaginent les nouveaux usages en explorant les solutions du coworking. De jeunes talents de la finance qui bousculent les codes en proposant des offres de crowdfunding… Tous les actifs sont impactés. Les organigrammes le sont également, le vocable « innovation » est désormais rattaché à des fonctions, comme celles du développement ou du marketing.

Les organismes professionnels, à l’instar de la Fédération des sociétés immobilières et foncières (FSIF) sont en train de mettre sur pied leur commission Innovation. L’Institut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF) planche sur les sujets des mutations sociétales et de la révolution numérique.L’innovation n’est donc pas une fatalité. La question est plutôt de savoir comment faire vivre cet état d’esprit et mettre en lumière toutes ces initiatives issues de l’industrie immobilière.

Business Immo lance le concept « Innovation & Immobilier »

À l’initiative de Business Immo, cette année, s’est réuni un groupe d’acteurs de l’industrie immobilière autour d’un think tank dénommé « Innovation & Immobilier ». Les diverses rencontres ont permis rapidement de vérifier le bien fondé d’une telle initiative. Très rapidement, l’idée d’impliquer l’ensemble de l’industrie immobilière à cette démarche à vu le jour. C’est ainsi que le concept « Innovation & Immobilier » est né.

Ce concept propose des lieux de débats avec la mise en place d’un cycle de conférences d’un genre nouveau. Ces rencontres, dénommées « Les ateliers Innovation & Immobilier », permettront des échanges directs et permanents entre les intervenants et les participants de ces rencontres dans des lieux qui seront eux-mêmes innovants.

Afin d’alimenter le think tank et échanger des informations, nous mettons en place un site web www.innovationimmobilier.com qui permettra un accès direct aux actualités et aux contenus sur le sujet de Innovation & Immobilier. Ce concept d’Innovation & Immobilier, il s’incarne également dans ce Hors-Série, qui fête déjà sa 2e édition.

Afin de mettre en lumière les initiatives innovantes dans l’industrie immobilière, Business Immo et son think tank ont décidé de créer « Les grand prix innovation & immobilier » qui distingueront dans chaque catégorie : la start-up, l’initiative, le produit, le service, la stratégie et la personnalité Innovation & Immobilier de l’année, des hommes, des femmes, des entreprises et des services.

Grâce à ces initiatives, le concept « Innovation & Immobilier » permettra donc non seulement à l’industrie immobilière de rester connectée à l’innovation, mais d’en être l’un des fers de lance. Nous vous donnons rendez-vous dès 2016.

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